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Un grand merci au Docteur Joseph TACHER, à Jojo LE HYARIC et à sa fille Véronique, au Père Joseph MARQUER, au Père Marcel BILY, pour leurs contributions.
 

Giscard à Houat, 1977, Part 1 : Discours de Joseph Le Hyaric, maire


 
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Discours de Monsieur LE HYARIC Joseph
Maire de l’île de Houat
à l’occasion de la visite du
Président de la République
le 27 mai 1977

Monsieur le Président de la République, Madame,

Pour marquer le troisième anniversaire de votre entrée à l’Élysée comme Président de la République, vous avez choisi d’honorer l’île de Houat, l’une de ses îles du Ponant qui entourent la façade atlantique de notre pays.

Soyez assurés que le Maire de Houat, le Maire honoraire, Monsieur Le Berre, le Conseil Municipal et toute la population Houataise est fière au plus haut point de l’honneur que vous leur faites avec votre épouse et vos deux enfants.
Le Livre d’Or de notre Commune en gardera le souvenir pour la postérité.
Bien plus cet événement restera gravé dans notre mémoire et dans notre cœur…

Pendant ce repas tout amical auquel, loin de vos lourdes charges, auquel vous avez voulu associer la Population Houataise, nous avons évoqué les problèmes de notre île et de la MER.

Il y a quelques 20 ans, nous étions un pays en décadence, en quelque sorte les « oubliés » du bout du monde : un port inadapté, une flottille vieillissante. Une tempête de janvier 1951 nous a contraints à l’effort. Ce fut un nouveau départ dans l’Espérance et dans la Foi, dans l’avenir. Notre démographie a retrouvé bonne santé, vous avez d’ailleurs plus voir dans le cortège qui vous accueillait, nombre de jeunes et d’enfants ainsi que de nombreux jeunes foyers.

D’autre part, cette bonne santé démographique s’est traduire traduite par un effort dans la construction qui est ici hélas de 25 % plus onéreuse que sur le continent. Un nouveau village est venu se greffer sur l’ancien que nous ne voudrions d’ailleurs pas voir devenir lieu de résidences secondaires…

Depuis 15 années environ, notre ville a bénéficié par paliers du confort de la vie moderne : apport de l’électricité, l’assainissement, l’eau courante, la réfection de la voirie du village, l’aménagement de notre maison communale et d’un petit dispensaire.

L’an dernier, pour que nos enfants bénéficient plus longtemps de l’atmosphère familiale, s’est implantée chez nous l’expérience du collège des îles du Ponant.

Dans le domaine portuaire nous avons réalisé la construction d’un vaste terre-plein dont l’équipement reste à faire, il nous reste à y implanter définitivement le bâtiment du G.P.A.H. construit avec le concours bénévole et coopératif des pêcheurs artisans houatais et sous la direction d’un bienfaiteur bénévole.

île sans problèmes que l’île de Houat, Monsieur le président ?
Hélas, non !
Ses problèmes sont spécifiques à notre situation d’îliens et à notre vocation de pêcheurs.
Notre port se révèle bien petit en été pour la cohabitation « pacifique » des pêcheurs et des plaisanciers de plus en plus envahissants.
Il serait nécessaire que nos bateaux puissent se ravitailler en carburant ici même au lieu de se rendre à Quiberon ou à Belle-Île.
Le manque total d’emploi pour nos jeunes filles et les femmes, hormis quelques activités saisonnières, le manque presque total d’activité agricole chez nous, le manque de loisirs organisé pour nos jeunes, une amélioration des transports.

Telle est, Monsieur le président rapidement esquissé, le visage humain de cette île ou la grande majorité des hommes sont des marins-pêcheurs, où nous voulons être heureux et vivre dans la fidélité aux métiers de nos Ancêtres.

Le tourisme d’été restera une activité secondaire est bien maîtrisée.

Vous êtes venu chez nous comme un ami en visite chez des amis, vous avez voulu honorer une communauté originale et fidèle à son passé, au-delà des pêcheurs de Houat, vous avez voulu montrer plus que votre estime, votre intérêt pour le monde des travailleurs de la Mer.

Mais pour la pêche artisanale comme pour la pêche industrielle, vous n’ignorez pas Monsieur le Président, les difficultés actuelles du monde maritime : l’appauvrissement des fonds marins, la pollution, les conflits attenant aux eaux territoriales, le problème des chaluts pélagiques, etc.

De l’intérêt que vous portez à notre métier, des solutions que vous apporterez à nos problèmes, soyez remercié.

Le blason de l’île de Houat porte cette devise « Ag er Mor e viuamb » (de la mer nous vivons), devise qui exprime bien la vocation de notre île. Puisse l’avenir nous permettre de vivre pleinement cet idéal.

Discours prononcé au repas officiel à l’Hôtel des Îles par Monsieur Le Hyaric Joseph Maire de l’île de Houat, le 27 mai 1977.